Y A PAS PHOT’EAU

En 2019, 2020 et 2021, la Mission Inter-régionale “inondation
Arc Méditerranéen” a organisé, en partenariat avec l’association
MAYANE, un concours photo destiné à sensibiliser le grand public
et les acteurs du territoire aux différents risques d’inondations
présents sur les 23 départements de l’arc méditerranéen.
Trois thèmes étaient proposés. En 2019, les 5 premiers clichés de chacun d’entre et, en 2020,
les 3 premiers, ont été primés par un jury composé de 18 spécialistes.
En 2020 un prix spécial du public a été attribué,
et en 2021 les thèmes ont été modifiés et le concours a été complété
par des prix récompensant des photos postées sur sur instagram.
Gratuit et ouvert à tous et à tous types de matériels photographiques
(appareil photo numérique, argentique, smartphone, tablette ou drone),
nous vous en présentons les clichés
primés avec un commentaire des auteurs de l’édition 2019
qui nous expliquent la démarche qui les a conduit
à les produire.marche qui les a conduit à les produire.

ÉDITION 2019

THEME 1
L’eau à l’origine des inondations

ÉDITION 2019

PREMIER PRIX
L’orage gronde

“Après un doux après-midi ensoleillé de fin d’hiver (près de 20°C ce 10 mars 2013), l’instabilité grandissante de la masse d’air en fin de journée laissait présager la formation soudaine d’averses, voire d’orages. Décidant de me positionner au hameau de Saint-Salvayre (Alet-les-Bains, Aude), j’assistais alors à une succession d’orages particulièrement esthétiques circulant entre la plaine et la haute vallée de l’Aude. Si l’intensité de ces cellules orageuses était globalement peu vigoureuse, l’appareil photo ainsi que son trépied ont toutefois été particulièrement malmenés par les divers éléments, entre pluies, grésil et fortes rafales de vent”.

Photo : Diorian DZIADULA

Deuxième prix :
RESTONICA

“Ces photos ont été prises dans les gorges de Spelunca et de la Restonica en Corse, l’été 2018, à l’aide d’un caisson aquatique. Ces rivières si belles, ressourçantes et paisibles peuvent se transformer en torrents dangereux et destructeurs. Quelques jours auparavant sur une autre rivière plus en amont, le canyon de Zoicu en crue causait la disparition de cinq personnes.”

Photo :Grégory BRU

Troisième prix :
SPELUNCA

Photo : Grégory BRU

Quatrième prix :
ERO(UG)ION

“La photo, aérienne, a été prise dans les magnifiques Gorges de Daluis, dans l’arrière-pays niçois. Ces gorges sont le symbole de l’érosion provoquée par le Var et recèle de formidables rides de courant. La photo en question montre bien l’impact qu’a eu le Var par le passé, modélisant cette roche d’un rouge rappelant les plus grands canyons américains, ainsi que la façon dont l’humain s’y est pris pour apprivoiser ce relief si particulier”.

Photo : Dimitri WEBER
Matériel : drone, le DJI Mavic Pro.

 

Cinquième prix :
POSE LONGUE LE LONG DE LA BRAGUE

« Profitant d’une belle journée ensoleillée, je m’engage sur une promenade photographique le long de la Brague, entre Valbonne et Biot (06).
A la recherche du petit détail qui ferait la différence sur ma photo, j’arpente les abords du cours d’eau, me baisse, me retourne, je compare les angles de prise de vue… Je finis par m’installer à cet endroit, où s’entremêlent quelques galets qui forment un petit seuil naturel, de belles couleurs, une lumière et des reflets qui me plaisent beaucoup.
Je mets en place mon boîtier sur trépied, je fais mes réglages… Un clic, je regarde le résultat.
Super, c’est à la hauteur de ce que j’espérais ! »

Photo : Julien FERRI
Matériel : Boîtier : Canon 60D, objectif Canon 18-135 mm,
trépied, filtre ND400.Réglages, Focale 120 mm, F/13, ISO 100,
temps de pose : 30 s.

 

THEME 2

Les indices des inondations passées

PREMIER PRIX
L’orage gronde

« J’avais déjà vu ces repères de crues au bord du Lez (34) à l’occasion de balades. Quand j’ai entendu parler du concours photo et du thème j’ai tout de suite pensé à ce lieu, avec notamment un des repères particulièrement haut. Tellement haut que l’imagination travaille, on se voit sous l’eau en cas de crue !
J’ai fait poser mes deux fils Louis et Simon, le grand frère en posture de transmission. »

Photo : Diorian DZIADULA

Deuxième prix :
Souvenir humoristique et résilient de la crue de novembre 2016 à St Florent (2B)

« 7 juillet 2018, premier jour de vacances en Corse. Première balade familiale et amicale de pinzuti dans Saint-Florent. Fortuite découverte du témoignage des violentes inondations de novembre 2016. La plus humoristique et résiliente de la base nationale des repères de crues pour une administratrice en congés. Que de dégâts heureusement maintenant invisibles dans la ville. »

Carine CHALEON
Matériel : Panasonic DMC-GX7.

 

Troisième prix :
CRUE 1993

“Un mot et une date gravés dans le marbre, comme un stigmate du temps sur un bâtiment ancien, le témoin d’un événement, telle l’évocation d’une pierre tombale…
L’image en noir et blanc évoque le passé et rappelle ses enseignements parfois oubliés. La perspective de la prise de vue tourne la réflexion vers l’avenir, symbolisant sans doute la transmission aux générations futures. La photo dans son ensemble propose un regard artistique et poétique sur les repères de crues, traits d’union entre les inondations du passé et la prévention d’aujourd’hui.”

Photo : Jean-Luc LEBLANC
Matériel : boitier Nikkon

Quatrième prix :
Flaques sur sol saturé

« Après une longue période de pluies, les rives de l’Huveaune, petit fleuve côtier qui rejoint la mer en baie de Marseille, sont saturées et n’absorbent plus l’eau. Le vent qui soulève de fortes vagues en arrière-plan mettra du temps pour assécher les sols. Photos réalisées à l’occasion d’une tempête de Mistral succédant à une longue période de vents de sud-est. »

Photo : Hélène VACELET
Matériel : Nikon D750 et objectif Nikon 24-70mm f2,8.

 

 

Cinquième prix :
APRÈS L’INONDATION DU RIEUMASSEL

« Dans la nuit du 6 au 7 octobre 2014, une cellule orageuse s’est fixée au-dessus de Grabels (34), sur le petit bassin versant du Rieumassel, 6 h de pluie intense et discontinue. Dès le levé du jour, l’équipe du syndicat s’est rendue sur les lieux les plus touchés. La première image que l’on garde en mémoire, ce sont ces foyers marqués par l’inondation : laisses de crue sur plusieurs centimètres voire mètres de hauteur, boue qui avait pénétré les sols et les murs. La deuxième image est celle des voitures entraînées, par dizaines, dans les cours d’eau, en travers des rues, empilées les unes sur les autres ou encore plaquées contre les arbres, déplacées par la force du courant, qui témoignent de la violence de l’événement. »

Anne BOURSIAC, SYBLE*

 

THEME 3

L’Homme se protège des inondations

PREMIER PRIX
TRAVAUX DE RESTRUCTURATION DE LA DIGUE DES ROYÈRES À CHARLEVAL

« Le cliché a été réalisé durant les travaux de restructuration de la digue des Royères à Charleval (13). Ce chantier fait partie des opérations successives de restructuration d’un système de protection intercommunal déployé sur plus de 15 km du cours de la Durance et sur ses deux rives.
L’originalité du programme a été d’imaginer des travaux de protection contre les crues associant une restauration morphologique du cours d’eau en éloignant les digues du lit et des rives. Cela donne au cliché un caractère champêtre assez éloigné des paysages classiques de bords de rivière.
La petite histoire : c’est en discutant de manière anodine avec le chauffeur du bulldozer pris en photo que j’ai appris qu’il avait le savoir-faire pour régler les talus des remblais de cette façon aussi spectaculaire qu’efficace. Mis au défi, il a procédé à la mise en forme de près de 20 000 m² de talus ! »

Bertrand JACOPIN, SMAVD*

 

Deuxième prix :
TEMPETE EN MEDITERRANEE

“ Mars 2018 – Plage des Sablettes à La Seyne-sur-Mer. Au cours d’une balade avec deux amies à la Seyne sur mer (83) le Mistral, vent puissant du sud-est, se lève.
La plage des Sablettes, déserte en ce mois de mars, faisait transparaître une mer d’huile et calme que nous contemplions.
Soudain, sous l’impulsion des bourrasques, une houle déferlante venait se briser sur les rochers de la digue.
Un paysage de chaos c’est alors imposé à nous.”
Martine OUDIN-CHAMARD-BOIS
Matériel : Iphone7. 

Troisième prix :
CONTOUR

« Cette photo a été prise à Marsillargues (34) dans le cadre de mes études.
En 2019 je réalisais mon projet de fin d’étude au titre de Concepteur-Paysagiste à Versailles. Mon sujet d’étude était la gestion des risques liés à l’eau en Camargue (eau douce et salée). Dans un premier temps je me suis donc intéressé au Vidourle pour l’impact qu’il a sur le territoire. Après l’avoir étudié sur carte, j’ai longé ses berges, à pied aussi souvent que possible, de sa source (à St-Hyppolite-du-Fort) à la mer (au Grau du Roi) et inversement. Ces déambulations m’ont permis de comprendre et de me faire une idée de l’ampleur des risques liés à l’eau sur le territoire et les manières de les éviter, de les prévenir et de s’en souvenir. »

Corentin LEONARD
Matériel : smartphone Samsung A5 2016.

 

Quatrième prix :
PILOTIS

”Cité Radieuse… mais solide.
Car c’est bien un sentiment de
robustesse que confèrent les 34 pilotis, de près de 9m de hauteur, imaginés par Le Corbusier en 1952.
Proposés initialement pour permettre à l’architecte moderne de s’affranchir des contraintes de terrain, libérer la vue, l’espace, et la circulation des personnes, les pilotis donnent aujourd’hui une nouvelle dimension à l’édifice : celle de l’insubmersibilité.
Le bâtiment n’a en effet rien à craindre malgré un classement du site en zone bleue en 2017 avec l’adoption du PPRi de L’Huveaune à Marseille.»

Robin LECONTE
Matériel : Olympus OM-2, OBJECTIF : Olympus Zuiko 24mm,
PELLICULE : Lomography Lady Grey B&W 400 35mm

 

 

 

Cinquième prix :
CODOLET A L’ABRI

« La commune de Codolet dans le Gard a été dévastée par des inondations en septembre 2002 et décembre 2003.
La protection contre les crues de la Cèze et du Rhône est désormais assurée par une digue de 3,5 m de haut sur une longueur de 2,5 km. La digue qui court à travers les vignes encercle le village. Lors de la crue de la Cèze en novembre 2014, le village de Codolet était isolé mais pas n’a pas été inondé comme le village voisin de Chusclan. »

Hélène VACELET
Matériel : Nikon D750 et objectif Nikon 24-70mm f2,8

ÉDITION 2020

ÉDITION 2020

PRIX DU PUBLIC

Après la Tempête en Camargue

Photo : Didier.wu

Thème 1

L’eau à l’origine des inondations

Premier prix : LE GARDON EN CRUE

Photo : Jacqueline MONTET

Thème 1

L’eau à l’origine des inondations

Deuxième prix : QUAND l’EAU ENVAHIT LA VILLE

Photo : Irène SOROLLA

Thème 1

L’eau à l’origine des inondations

Troisième prix : CALAVON DECHAÎNE

Photo : Jean-Paul VALLON

Thème 2

Les indices des inondations passées

Premier prix :
LA PLAGE APRES LA TEMPÊTE

Photo : Romain HOUY

Thème 2

Les indices des inondations passées

Deuxième prix :
HISTORIQUE DES INONDATIONS PASSÉES GRAVÉES DANS LA PIERRE

Photo : Bernard GEORGES

Thème 2

Les indices des inondations passées

Troisième prix :
LAISSE D’UN AUTRE TEMPS

Photo : Chloé SCANNAPIECO

Thème 3

L’Homme se protège des inondations

Premier prix :
LES DIGUES D’AGDE

Photo : Célestine GENESTE, instagram@_pyreneo

Thème 3

L’Homme se protège des inondations

Deuxième prix :
L’HOMME S’ORGANISE FACE À L’INONDATION

Photo : Bastien CARRIO

Thème 3

L’Homme se protège des inondations

Troisième prix :
COUP DE POUSSE A LA RESCOUSSE

Photo : Magalie GEVAUDAN-PEYONNET

ÉDITION 2021

THÈME 1

Avant l’inondation / Premier Prix

La beauté de l’Or

Photo : Fabien Dallo

Thème 1

Avant l’inondation / Deuxième Prix

La beauté de l’Or

Photo : Magali Gevaudan-Peyronnet

Thème 1

Avant l’inondation / Troisième Prix

Tourbillon nuageux

Photo : Virginie RENNUCCI

Thème 2

Pendant l’inondation / Premier Prix

Ça pète !

Photo : Sylvain Reybaut

Thème 2

Pendant l’inondation / Deuxième Prix

Dérive du Mobil Home

Photo : Yannick LECENES

Thème 2

Pendant l’inondation / Troisième Prix

Cascades improvisées par la nature

Photo : ROUVIERE-FARACO

Thème 3

Après l’inondation / Premier Prix

Le Garage

Photo : Yannick Bisson

Thème 3

Après l’inondation / Deuxième Prix

Maison emportée
suite à la crue de la Lèrgue

Photo : Jean-Luc Cayssiols

Thème 3

Après l’inondation / Troisième Prix

Tende

Photo : Jean-Luc LEBLANC

PRIX MIIAM

Thème 3

Après l’inondation / PRIX MIIAM

St Laurent-de-Neste

Photo : Laurence DUPRAT

CATÉGORIE Instagram

PRIX MIIAM

Ravagé sur le rivage

Photo : Laurence DUPRAT

Prix préfet de zone

Photo : @mikeul13

ÉDITION 2022

CHAP’EAU L’ARTISTE

En 2022, le concours a été reformulé et rebaptisé. Il a été étendu à d‘autre formes d‘arts et les 3 catégories sont devenues les arts visuels, les arts audios et les arts numériques.

Le prix MIIAM sur instagram a été conservé et des prix spéciaux ont été attribués par l’Association française pour la prévention des catastrophes naturelles et technologiques (AFPCNT) et la zone de défense sud (Emiz Sud).

CATÉGORIE Arts visuels

Premier prix :
Atlantide

Une réalisation photographique qui a pour but de sensibiliser les gens des dommages collatéraux du nuage brun d’Asie, également connu sous le nom de : Atmospheric Brown Cloud.

Fabrice Lejoyeux

Deuxième prix :
L’eau, parfois incontrôlable…

L’eau, la nature parfois incontrôlable, balaye tout sur son passage, dont les constructions en béton comme les tunnels… alors quelles solutions, comment mieux s’y préparer ?
Caroline Guizouarn

Caroline Guizouarn

Troisième prix :
Inondations, toute une mer à boire.

A travers mon illustration, j’ai voulu représenter la sensation de vide et de solitude lorsque l’eau occupe tout l’espace, inonde et envahit.

Lisa Ducros

CATÉGORIE Arts Audio

Premièr prix :
La femme inondée

J’ai choisi d’aborder le thème en poésie de forme libre, avec un double sens (inondation / homme)

Isabelle COMTE

 

Deuxième prix :
Diluviennes

Je l’ai écrit sous la forme d’un acrostiche (“inondation attention”) pour dénoncer les risques liés aux inondations, évoquer les bonnes réactions à adopter et faire de la prévention de manière originale du côté stylistique.
J’ai terminé sur une note ironique/ humoristique avec une référence à la résilience et à la capacité à relativiser.
Ce thème m’a particulièrement touchée car j’ai moi-même été victime d’un dégât des eaux important l’an dernier, et ce poème est une ode à “l’écopage de cave”.

Annah Weistroffer

 

 

Diluviennes

Incontrôlable est l’eau :
Nous échappe bientôt.
Ostentatoire, il faut
Néanmoins l’empêcher
De trop vite déborder.
Avec peine en cet enjeu,
Tous nos efforts annihilés.
Insignifiants face au grand bleu,
On prend une dernière inspiration
Nous attendons.

Avant de couler
Telle l’Atlantide, submergés
Tout reste à sauver
Étages qui seront ton salut
Non sans être reclus
Ton sous-sol vaincu par les crues,
Idylle de l’aquaculture ;
Oublie ta voiture,
Nonobstant tes lames qui se turent.

Message subliminal,
Message primordial.
Mais dans ce drame théâtral ,
Rien se sert de pleurer
Car tes fleurs enfin
Sont arrosées.

Troisième prix :
Submergé

 Raphaël Heraud

 

 

CATÉGORIE Arts Numérique

Premier prix
Apocalypse sur le port de Marseille

J’étais sur le terminal conteneur de Fos Sur Mer le 16 aout 2022, l’orage s’approchait mais il était suffisamment loin pour que je pose mon reflex sur trépied et que je prenne quelques clichés. Juste le temps de ranger mon matériel et ce fut la tempête.

Cédric Cadour

 

 

Deuxième prix :
Papa, c’est quoi une inondation ?

Simple, épurée, colorée, cette mise en scène nous rappelle qu’il faut connaître les dangers pour les éviter.

Antoine & Sasha HENNEBO

 

 

 

Troisième prix :
Sous-sol inondé après un phénomène de pluies intenses

Marseille le 26 novembre 2021.

Michaël DOUAT

 

 

 

 

PRIX AFPCNT

Barricade

J’ai inscrit les 3 étapes, en les illustrant sous une forme d’élévation. D’abord une immense vague engloutissant tout sur son passage,
puis un homme qui, à l’aide de planches, œuvre au barrage de l’inondation, pour laisser place à la troisième étape ; “se relever” aussi haut que des gratte-ciels pour symboliser la maîtrise des risques d’inondations.

Laura Peyroutou

 

 

 

 

 

PRIX EMIZ SUD

Espoir

J’ai choisi de peindre une famille après une inondation. Elle scrute le ciel et voit apparaitre le soleil, signe que la pluie est terminée et que la décrue va enfin pouvoir commencer.

Jessica Pereira do vale

 

 

 

 

 

 

INSTAGRAM / PRIX MIIAM

Toujours plus eau !

Réalisé au feutre noir et à l’acrylique, ce dessin de 25x65cm – aussi loufoque soit-il – illustre ma vision de la résilience, de la nécessité de sans cesse (se) réinventer pour reconstruire et se relever.

Hanaé ENG / @hanaeng.art