La Corse, ce territoire si prisé pour ses atouts touristiques, n’en est pas moins exposé au risque d’inondation torrentielle.
Bien au contraire. Soumis aux pluies intenses typiques du climat méditerranéen, son relief, si vif, favorise des crues éclairs redoutables qui rejoignent les littoraux dans des temps très brefs. A titre d’exemple, le Monte Cinto, point culminant de L’île de beauté et qui s’élève à 2 706 mètres, n’est qu’à 25 kilomètres de la mer.
Or, ces littoraux, longtemps délaissés par les corses car marécageux, se sont en bien des endroits urbanisés surtout avec le développement du tourisme. Les enjeux y sont devenus bien plus conséquents et le territoire beaucoup plus vulnérable.
L’année 2016, illustre cette vulnérabilité qui avait déjà été démontrée lors d’évènements précédents.
Ce fut le cas à la Toussaint 1993 où toute l’île a été impactée notamment sur l’Alta Rocca. De nombreuses victimes furent à déplorer.
Le célèbre pont gênois, Spin’a Cavallu, sur le Rizzanese à Sartène, en souffrira mais résistera, comme cela avait été le cas en 1892.
Autre triste souvenir, le 23 septembre 1974, un intense orage provoqua une crue éclair* de la Restonica à Corte, emportant un groupe de jeunes campeurs dont une dizaine périront.
Plus récemment le 21 décembre 2019 une crue de la Gravone a inondé l’Aéroport d’Ajaccio.
Le 11 juin 2020, toujours à Ajaccio, les quartiers des Cannes et des Salines ont été de nouveau inondés par le ruissellement comme cela avait déjà été le cas les 29 et 30 mai 2008.
A St-Florent, inondé le 24 novembre puis de nouveau les 19 et 20 décembre 2016 par les crues de l’Aliso et du ruisseau de Poggio, un riverain a voulu laisser un souvenir du premier évènement en dessinant, avec humour, ce repère de crue sur un portail.
Les repères de crues comptent parmi les plus précieux points de références de la mémoire des inondations.
En 2003, un train de lois, appelées les “lois risques”, instaure l’obligation aux communes de conserver ou, si besoin, d’afficher les plus hautes eaux connues (PHEC). Pour ces nouveaux repères de crues, une charte graphique nationale a été instaurée.
Photo : Carine Chaléon.
Photo : Communauté d’agglomération du Pays Ajaccien.