
Le dimanche 8 septembre 2002, en fin d’après-midi, des pluies intenses s’abattent sur le département du Gard et sur une partie de ceux du Vaucluse et de l’Ardèche.
C’est un épisode méditerranéen majeur qui débute
Le soir même tous les cours d’eau de ce secteur entrent en crue (Gardon, Cèze, Vidourle, Vistre, Ardèche…). Les débordements et le ruissellement font déjà des dégâts et des victimes.
Le lundi 9, après une accalmie tôt le matin, une nouvelle vague s’abat en début d’après-midi. Les sols sont saturés. Les cours d’eau débordent avec plus de violence encore.
Les cumuls de pluies sur les deux jours sont extrêmes : 684 mm près d’Anduze et environ 400 mm sur Collias. Sur les hautes Cévennes, les précipitations sont plus modérées.
Le bilan est terrible : 23 décès et plus de 800 millions d’euros de dégâts dans le Gard. Plus de 90 % des communes gardoises sont sinistrées.
Le Gardon au Pont du Gard le 9 septembre. A l’étiage, le pont n’a même pas une seule pile dans l’eau.
Photo Jean-Pierre Méger.
Le ruissellement est à la base de toute inondation. C’est lui qui, concentré ou en nappe, inonde d’abord des surfaces habituellement hors d’eau, puis vient alimenter les cours d’eau, provoquant leur débordement. Ici, près d’Anduze, il fut particulièrement spectaculaire, créant de véritables cascades temporaires sur les versants.
Photo Yvan Diebold.
Séparée du Gardon par une vaste plaine alluviale de 7 km de large, Aramon (30) était, jusqu’aux aménagements de la CNR*, exposée aux crues incessantes du Rhône. Un bras du fleuve longeait même le village.
Pour s’en protéger, le village s’était doté d’une digue qui le ceinturait au sud et à l’ouest. Maçonnée près du centre-ville, elle n’était qu’en terre dans les zones plus éloignées. La construction d’imposantes digues par la CNR* a déconnecté le village du fleuve et les crues de celui-ci ne l’ont plus atteint. L’entretien de la digue en terre fut délaissé.
Le soir du 9 septembre 2002, le pic de la crue atteint le bas Gardon. A la confluence, engoncée dans un lit rétréci comme nous l’avons décrit, la crue ne peut que partiellement atteindre le Rhône. Une partie de l’eau déborde alors sur la rive gauche un peu avant de Montfrin et remonte la plaine jusqu’à la digue en terre. Celle-ci, cède par 7 brèches qui libèrent brutalement l’eau sur des quartiers récemment urbanisés et essentiellement
constitués de lotissements. Beaucoup comportaient des maisons de plain-pied. Des dizaines de foyers se retrouvent surpris en pleine nuit. On relèvera malheureusement cinq victimes. Une grande partie du village, y compris le centre, est ensuite inondée par le Gardon, peut-être pour la première fois de son histoire, et en tout cas depuis ces derniers siècles.

Photo Christian Gellet.
Situé à la sortie des gorges du Gardon, le village de Collias a beaucoup souffert de la crue notamment un petit lotissement situé dans le lit moyen* de la rivière. Il a été littéralement rasé.

Photo MIchaël Esdourrubailh.
Ici, route d‘Uzès, un énorme embâcle* et venu se déposer et la statue de la Madone a chuté.
Photo Paul Boyer.
Le Gard et l’Ardèche n’ont pas été les seuls départements touchés.
Sur l’ouest du Vaucluse également, les cumuls de pluie ont atteint près de 400 mm et ont notamment
provoqué la crue du Rieu à Piolenc.
Source CYPRES.
