C’est à la fin de l’hiver, à la suite de pluies continues associées à la fonte des neiges que l’ensemble du Sud-Ouest subit les inondations les plus meurtrières du XXème siècle en France.
L’inondation est particulièrement tragique sur le bassin du Tarn et en particulier en aval de la confluence de la rivière avec son affluent l’Agout, sur les communes de Reyniès, Moissac et Montauban (82).
Les pluies débutent le 28 février et ne s’arrêtent que le 3 mars en milieu de journée.
Le long du Tarn, le pic de crue atteint son maximum dans la nuit du 3 à 4, surprenant la population. On dénombre 230 victimes selon des estimations dont 130 sur la commune de Moissac où une digue et un remblai de voie ferrée cèdent soudainement.
En plus du prix humain, le prix économique sur l’industrie, l’agriculture et les réseaux est majeur.
Certainement en réponse à cette tragédie, les Plans de surface submersible, premiers documents d’urbanisme créés en France au regard du risque inondation, seront mis en place quelques années plus tard.
Le soir du lundi 3 mars, une partie de la population de Moissac assiste, malgré la montée des eaux, à un spectacle donné par le cirque Hagenbeck installé en zone non-inondable.
C’est à leur retour vers 22h qu’ils découvrent leurs quartiers engloutis, où d’autres personnes, malheureusement, étaient restées chez eux.
Un sinistré de Moissac, nous racontant les phases du désastre, ne dissimulait pas qu’une heure ou deux avant la rupture des digues, les gendarmes parcouraient les rues menacées et invitaient les habitants à fuir. Mais, en général, on refusait d’obéir à leurs avis. On s’est félicité qu’une partie de la population de la malheureuse ville ait eu, ce soir-là, la bonne fortune d’assister à un spectacle dans un cirque de passage. Pourtant, le Tarn, à la tombée du jour, dépassait déjà de 30 à 40 centimètres.
(Pardé*, 1930)
Sur le bassin du Tarn, 9 grands ponts ont été détruits ainsi
que plus de 3 000 maisons.
Beaucoup d’entre elles étaient particulièrement vulnérables
à l‘inondation en raison des
matériaux qui les composaient
(briques crues).
Source : gallica.bnf.fr/ Bibliothèque Nationale de France.