Juin et septembre 1875, Que d’eau ! Que d’eau !

Scène d’épouvante à Toulouse : consécutive à un mois de juin pluvieux et nourrie par la fonte des neiges pyrénéennes, phénomène qui s’était déjà produit au printemps 1856 sur le bassin du Rhône, la crue entre dans Toulouse le 20 juin pour atteindre son paroxysme le 23.

Cette célèbre expression nous vient du Président de la république de l’époque, le Maréchal Mac-Mahon, venu à Toulouse le 26 juin pour constater les dégâts causés par une crue extrême de la Garonne surnommée l’Aïguat* de la St Jean. Le Préfet qui l’accompagnait sur le terrain lui aurait répliqué :

« et encore, vous ne voyez que la surface ! ».

Le 23 juin 1875, en effet, une crue majeure de la Garonne ravage la ville de Toulouse d’une manière dramatique. C’est surtout le quartier St-Cyprien, bâti dans le creux d’un méandre* du fleuve qui subit les effets de son débordement. On y compte plus de 200 morts et plus de 1 000 bâtiments détruits. Trois des quatre ponts de la ville sont détruits.

Auteur ; Antoine Provost.
Source : gallica.bnf.fr/ Bibliothèque Nationale de France.
Côte G 69634.
Rue du Pont St-Pierre
Auteur Antoine Provost.
Source : gallica.bnf.fr/ Bibliothèque Nationale de France.
Côte G 69629.

Les dégâts dans le quartier de St Cyprien, route de Tournefeuille.
La partie sombre sur les maisons sont des laisses* de crues qui témoignent de la hauteur d’eau atteinte.

Le long de la Garonne, comme à Agen, et sur l’ensemble de la Région Sud-Ouest, on évoque le nombre de 500 morts selon Maurice Pardé. D’autres estimations parlent de 3 000. Ces inondations touchent également le bassin de l’Adour dans les Hautes-Pyrénées et celui de l’Aude. A Tarbes, un pont est détruit en son milieu, emportant deux “spectateurs” qui s’y étaient aventurés. Plus à l’Est, dans le Val d’Ariège, la crue de la rivière et des laves torrentielles font 82 morts.

Dessin du pont de Tarbes sur l’Adour lors de son effondrement…
Source Christophe Cathelain – loucrup65.fr.
…puis photographié.
Source Christophe Cathelain – loucrup65.fr).

Le 12 septembre 1875, c’est au tour du village de St Chinian dans l’Hérault de subir une crue éclair* effroyable, typique des épisodes méditerranéens brefs, souvent localisés mais très intenses. Un gros orage qui s’abat sur les reliefs dominant le bassin du ruisseau du Vernazobre, petit affluent de l’Orb, va faire déferler une vague qui, bloquée par un  embâcle*, va, en quelques minutes seulement, inonder la ville médiévale sous 1m 50 d’eau avec une brutalité inouïe.

Le bilan est très lourd.  97 morts,  149 maisons détruites,  300 obligées de l’être  après les dégâts subis  et plus de 200 familles  réduites à la misère.  Une récolte entièrement détruite sur pieds.

St Chinian après le désastre.
Photo de Albert Fabre Source
médiathèque de Montpellier
Côte Ms 1076_08.

Le bilan est très lourd.  97 morts,  149 maisons détruites,  300 obligées de l’être  après les dégâts subis  et plus de 200 familles  réduites à la misère.  Une récolte entièrement détruite sur pieds.

Un villageois témoigne :
 » Ces eaux descendant des montagnes avec une rapidité vertigineuse, se frayèrent un passage à travers tous les obstacles, ne respectant rien, mutilant, arrachant et entraînant avec elles tout ce qui barrait leur écoulement, c’est ainsi que cherchant leur niveau naturel, elles se précipitèrent dans le Vernazobre qui, insuffisant pour les contenir, les refoula dans les rues avoisinantes qui se convertirent elles-mêmes en torrents. Dans l’espace de cinq à dix minutes, les deux tiers de la ville furent submergés et la terreur à son comble… »

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